Cela faisait plus de 30 ans que j’écrivais… du software essentiellement, du moins jusqu’à ce que j’atteignisse (imparfait du subjonctif, je te hais) l’âge légal de
la retraite en 2018. Cela arrive à la plupart d’entre nous, mais le choc n’en est pas amorti pour autant : du jour au lendemain, le jeune loup dynamique, hyperactif et plein
d’ambition se retrouve avec un pied dans la tombe et l’autre sur une flaque d’huile. Périmé, nié, rejeté, mis au rancart. Mais nanti du droit fabuleux de ne plus devoir
bosser nuit et jour comme un damné : après s’être endormi résigné sur son dernier salaire d’esclave, on se réveille libre et… occupé à compter ses pièces rouges.
Une fois l’inutilité assumée, la première question que l’on se pose est tout simplement « Que vais-je bien pouvoir faire de tout ce temps ? » La réponse est venue
vite : je n’ai pas accouché que de programmes depuis 1991. En fait, mon premier bouquin – non montrable et tapoté à la machine (I loved tipp-ex)
pendant que je me remettais d’une opération au genou – remonte à la fin des 70’s. Par la suite, j’ai encore écrit pas mal, mais à temps perdu, ce qui signifie
clairement qu’il subsiste du travail afin de donner du look à ces premiers jets bien trop parsemés de tics d’écriture. Le planning était aussi tranchant que le
couteau entre mes dents, on allait voir ce qu’on allait voir !
Mais au préalable, il restait aussi les célèbres – à mon aune – Chilouvision, commentaires très personnels des matchs du RSC Anderlecht depuis le
début des années 2000, à remettre en ordre et à archiver à peu près correctement… C’est fait, enjoy ! Le reste suivra au gré des caprices de la météo belge et des éventuels
confinements futurs : j’ai ramené le couteau à la cuisine et j’ai fait la vaisselle.