Ce qu’il y a de plaisant dans la réécriture, c’est qu’on redécouvre ce que l’on a écrit. Les aventures plutôt glauques de X – nom de code : Xénophon – ont débuté
en 2005 avec au départ, un pavé de près de 600 pages écrites en… 4 ans quand je n’avais vraiment rien d’autre à faire. Au fil du temps, « Luxembourg Express » a
sérieusement maigri et subit pour l’heure, un gros lifting afin de lui donner plus de tonus et – osons le dire – de la rigueur… Car il a souffert de la maladie du
premier bouquin : absence d’un vrai synopsis et pas de découpage strictement défini. Ou encore, quand on écrit la fin, on ne se rappelle plus trop le début.
Séquelles de « Luxembourg Express », « La Veuve », « Le Sable de Donegal » et « Cauchemars » sont nettement mieux structurés : un âne ne
butte pas deux fois sur la même… brique. À l’heure qu’il est je ne sais pas encore si ces quatre chapitres des manigances de X resteront des ouvrages à part entière ou si je les
regrouperai : d’une part, près de 1 400 pages, c’est quand même dodu ; mais de l’autre, le tout forme un ensemble cohérent.
Quoi qu’il en soit, plus de news de ce héros-voyou plus tard. En attendant :
Mon cher souci, en trois mots qui valent chacun une explication :
Toutefois, baisser les bras n’est pas dans le style de la maison. Après m’être rendu à l’évidence, j’ai décidé de réécrire 90% du roman – avec à la clé, un plan, un synopsis et un découpage bien structuré (tout arrive). Rendez-vous d’ici quelques mois !
À l’émergence de la vague de terrorisme qui a secoué l’Europe durant la dernière décennie, la première question qui me tracasse, est de savoir comment se financent ces armées
de soldats tellement imbibés de religion qu’ils semblent horriblement pressés de rejoindre le monde dans lequel règne leur Dieu… sans pour autant avoir envie de quitter seuls
celui dans lequel ils vivent.
On a su par la suite que l’État Islamique pressait les régions conquises comme des citrons, qu’il en pillait les banques et qu’il en vendait le pétrole à des courtiers peu
scrupuleux, mais pas seulement : le trafic des antiquités et des pièces de monnaie anciennes dont regorge le sol du Moyen Orient représentait aussi une source importante
de revenus financiers.
En couplant ce qui précède à des recherches personnelles qui m’avaient fait découvrir par hasard un moyen étonnamment simple et sûr de cacher du texte et des images dans des
messages à l’apparence bénigne, on a là, la trame qui sous-tend La Veuve, dont des extraits seront publiés ici dès que Luxembourg Express sera bouclé.
Je garde un souvenir ému de mon passage professionnel en Irlande. Pour ne rien cacher, la mentalité d’abeille ouvrière en vigueur en Belgique et dans le nord de la France, ne
m’a nullement manqué à l’époque ! Non que les Irlandais soient plus feignasses que les autres, mais ils ont une façon bien à eux d’envisager la vie, et franchement, elle
est tout sauf déplaisante.
Quoi qu’il en fût, il était plus que temps que je revienne à Bruxelles : les Irish breakfasts le matin, les spécialités cajuns à midi et les after-works à la Guinness le
soir, m’ont même fait craindre que Ryan Air ne me compte un supplément !
Le 10 avril 1998, l’Accord du Vendredi Saint, mettait fin à près de 40 ans d’une guerre que certains, suivant leur point de vue, qualifiaient de coloniale ou civile dans le Nord
de l’ile. Conséquence logique de la fin des Troubles, les groupes militaires de part et d’autre de la frontière, étaient sommés de déposer les armes et bien entendu, de
les remettre aux autorités chargées de contrôler le bon déroulement du processus de paix.
Dans le roman, une fraction des Provisionals de l’IRA a préféré revendre les armes et munitions qui étaient en sa possession. Fruit probable de cette transaction, une
quantité importante de cocaïne est retrouvée des années plus tard, par hasard dans un bunker. Si dans un premier temps, elle semble faire le bonheur de l’auteur de la trouvaille,
elle va finir par attirer l’attention des amateurs de poudre – qu’elle soit blanche ou noire…
Plus de détails ultérieurement, quand « Le Sable » sera passé au travers de mon tamis.
« Quand on est bien obligé de constater que tout ce à quoi on croyait, que tout ce que l’on considérait comme acquis, que toute notre vie en fait, est en train de prendre une
tournure que l’on n’avait même jamais envisagée. Quand on se rend compte qu’on s’est fait manipuler, arranger, rouler, depuis le début d’un jeu truqué… Alors on est bien forcé
d’endurer les ricanements des vainqueurs, d’admettre que l’on a eu à faire avec plus fort que soi, de reconnaitre que l’on a présumé de ses propres qualités. On ne peut plus que
prendre son mal en patience, subir, faire le gros dos tant que possible et se soumettre à la loi du plus fort, en espérant des jours meilleurs qui ne viendront probablement
jamais. À moins qu’en vérité, sous une apparente résignation, ne couvent des plans sournois ? »
Tout était fin prêt, l’écriture avait même déjà commencé quand le printemps 2016 s’éveilla défiguré en ce funeste
mardi 22 mars. C’en était fini de l’ironie déployée afin de ne pas troubler
le travail des enquêteurs en novembre 2015. La célèbre « Alerte Cats » pendant le lockdown
de Bruxelles avait fait le tour du monde, mais c’étaient d’autres images qui désormais, circulaient entre les satellites : trois attentats quasi-simultanés venaient de tuer
une quarantaine de personnes. Des mamans, des papas, des sœurs, des frères, des enfants… Des anonymes de tous les jours, qui allaient travailler ou qui s’apprêtaient à monter
dans un avion : au mauvais endroit, au mauvais moment, marquez pas de chance, soulignez en couleur peste.
Dieu est amour ? Et il se trimballe mitraillette au poing, une kalach en bandoulière et des grenades plein les poches ? J’étais révolté. Impossible de passer ça sous silence :
j’ai réécrit une bonne part de mon synopsis.